Ah, la peur de l’inconnu… Ce sentiment gluant qui vous serre l’estomac chaque fois que vous envisagez de sortir de votre zone de confort. Vous voyez de quoi je parle ? Ce petit démon sournois qui chuchote à votre oreille : « Et si ça tourne mal ? », « Et si je n’y arrivais pas ? », « N’y va pas, c’est trop risqué ». Dans cet article, nous allons transformer cette peur en complice pour agir et réussir.
Mais qu’est-ce-que la peur de l’inconnu au juste ?
La peur de l’inconnu ou peur de « l’incertitude » est cette réaction émotionnelle qui apparaît lorsqu’on se retrouve face à des situations ou des informations dont on n’a pas la certitude. Cette peur est liée à notre désir naturel de prévisibilité et de contrôle.
On la reconnaît sous plusieurs formes :
- Anxiété et stress : On ressent de l’angoisse face à des situations nouvelles.
- Évitement : On tend à éviter les situations ou les décisions qui comportent une part d’incertitude.
- Procrastination : On remet à plus tard les décisions ou actions par peur des conséquences inconnues.
La peur de l’inconnu et notre cerveau préhistorique
Avant d’aller plus loin, faisons un petit voyage dans le temps : imaginez-vous, il y a quelques milliers d’années, en train de chasser pour nourrir votre tribu. À cette époque, l’inconnu pouvait signifier deux choses : une nouvelle source de nourriture ou un prédateur prêt à faire de vous son dîner. Pas étonnant que notre cerveau ait développé une aversion naturelle pour l’inconnu !
Aujourd’hui, cette peur est toujours bien ancrée en nous. Une étude de l’université de la Colombie-Britannique a révélé que l’amygdale, la partie du cerveau responsable des émotions, s’active intensément face à l’incertitude. C’est notre système d’alarme interne qui crie « Danger ! » même sans tigre à dents de sabre à l’horizon.
L’inconnu : défi ou aventure ?
L’inconnu, c’est un peu comme la boîte de chocolats dont parlait Forrest Gump : on ne sait jamais ce qu’on va obtenir. Mais est-ce une raison pour se contenter de la ganache noisette à chaque fois ? Non bien sûr ! Ce qui rend l’inconnu effrayant, c’est son potentiel de surprise. Mais ce potentiel est aussi une occasion en or pour évoluer.
L’inconnu, c’est bon pour la santé (mentale)
L’inconnu vous donne des sueurs froides ? Eh bien, sachez qu’un peu de stress peut être bénéfique. Oui, vous avez bien lu. Selon une étude publiée dans le journal Nature Neuroscience, le stress modéré (comme celui ressenti face à l’inconnu) peut stimuler la neurogenèse, c’est-à-dire la création de nouvelles cellules cérébrales. En d’autres termes, faire face à l’incertitude peut littéralement rendre votre cerveau plus agile.
La psychologue américaine Susan Jeffers, auteur du best-seller Feel the Fear and Do It Anyway, va encore plus loin. Elle affirme que la peur de l’inconnu est en réalité un signal que vous êtes sur le point de grandir. Chaque fois que vous faites quelque chose qui vous effraie, vous étirez votre zone de confort. Or, plus votre zone de confort est large, plus votre capacité à agir et à aborder différentes situations avec aisance et confiance sera forte.
4 stratégies pour faire de l’inconnu votre allié
Alors, comment apprivoiser cette peur de l’inconnu ? Voici 4 stratégies simples pour vous aider à la dompter :
Stratégie #1 : Rationalisez la situation en collectant des informations concrètes
La peur de l’inconnu est souvent exacerbée par un manque d’informations concrètes. Lorsque nous sommes confrontés à une situation nouvelle, l’absence de données claires et précises alimente notre anxiété. Le cerveau humain préfère la certitude à l’incertitude, même si cette certitude est négative. Plus vous en savez sur une situation, moins elle paraît menaçante.
Comment appliquer la rationalisation ?
- Identifiez la source de l’incertitude : Déterminez clairement ce qui vous inquiète ou vous semble inconnu.
Est-ce le processus de démarrage d’une nouvelle entreprise, le passage à un nouveau rôle professionnel, ou une situation personnelle inédite ? Clarifiez ce qui est flou ou vague pour mieux cibler vos recherches. - Collectez des informations pertinentes : Recherchez des données, des faits et des analyses fiables liées à la situation qui vous pose problème.
Cela pourrait inclure des études de marché, des conseils d’experts, des témoignages d’autres personnes dans des situations similaires ou des guides pratiques.
- Analysez et organisez les données : Une fois que vous avez collecté les informations, prenez le temps de les examiner attentivement. Organisez-les de manière à pouvoir facilement consulter les détails importants lorsque vous en avez besoin. Cette étape vous aidera à voir les choses sous un jour plus clair.
- Appliquez les connaissances acquises : Utilisez les informations que vous avez recueillies pour créer un plan d’action concret. Ayez une approche étape par étape et adaptez votre stratégie en fonction des données réelles plutôt que de la peur de l’inconnu.
Stratégie #2 : Avancez progressivement avec la technique des petits pas
La technique des petits pas, aussi connue sous le nom de « approche par étapes », est une méthode puissante pour surmonter la peur de l’inconnu en décomposant les grands défis en petites actions accessibles, simples et gérables.
C’est un peu comme monter une grande montagne en prenant des mini-pas, plutôt que d’essayer d’escalader toute la montagne d’un coup.
Cette méthode vous permet d’avancer à votre rythme tout en réduisant l’anxiété et en augmentant vos chances de succès.
Chaque petit pas que vous accomplissez réduit la paralysie induite par le doute et l’hésitation et vous rapproche de votre objectif tout en vous donnant un sentiment d’accomplissement. Cela rend le processus moins intimidant et plus motivant, car vous pouvez célébrer chaque petite victoire en cours de route.
Comment appliquer la technique des petits pas ?
- Définissez votre objectif : Identifiez clairement ce que vous souhaitez atteindre. Que ce soit changer de carrière, commencer une nouvelle habitude, ou entreprendre un projet, ayez une vision précise de votre objectif.
- Décomposez l’objectif en étapes : Divisez cet objectif en étapes plus petites et spécifiques. Par exemple, si vous voulez courir un marathon, commencez par des séances de marche, puis des courses de courte distance avant d’augmenter progressivement la distance.
- Fixez des mini-objectifs : Chaque étape devrait être un mini-objectif réalisable en soi. Assurez-vous que chaque petite étape est suffisamment petite pour être abordable et peu intimidante. Cela pourrait être aussi simple que de faire une recherche sur le sujet ou de parler à quelqu’un qui a déjà réalisé quelque chose de similaire.
- Célébrez les petites victoires : Chaque fois que vous atteignez un mini-objectif, prenez le temps de célébrer ce succès. Cette reconnaissance vous donnera un coup de pouce moral et vous encouragera à continuer à avancer.
- Adaptez et ajustez : Parfois, vous devrez ajuster vos petits pas en fonction de votre progression et de votre confort. Soyez flexible et prêt à adapter votre plan en fonction de vos besoins et de vos expériences.
Stratégie #3 : Changez vos lunettes avec le recadrage cognitif
Le recadrage cognitif est une technique issue de la Programmation Neuro-Linguistique (PNL) qui consiste à changer la manière dont vous percevez une situation.
Imaginez que vous portez des lunettes teintées de gris. Tout ce que vous voyez semble terne et menaçant. Le recadrage cognitif, c’est un peu comme changer ces lunettes pour une paire avec des verres clairs et lumineux. Le monde autour de vous n’a pas changé, mais votre perception de ce monde, elle, est radicalement différente.
En pratique, cela signifie qu’au lieu de voir une situation inconnue comme une source de stress, vous apprenez à la voir comme une chance de grandir, d’apprendre quelque chose de nouveau ou de renforcer vos compétences. Cela peut paraitre simple, mais les effets sont profonds : en modifiant la signification que vous donnez à une situation, vous modifiez également votre réponse émotionnelle et comportementale face à cette situation.
Comment appliquer le recadrage cognitif ?
- Identifiez vos pensées limitantes :
La première étape consiste à prendre conscience des pensées négatives ou limitantes qui surgissent face à l’inconnu.
Par exemple, « Je ne suis pas assez compétent pour ce nouveau projet » ou « Je vais sûrement échouer si j’essaie ça. »
Ces pensées automatiques sont souvent le résultat d’années de conditionnement, mais elles ne sont pas la réalité.
- Challengez ces pensées :
Une fois ces pensées identifiées, questionnez-les. Demandez-vous :
- Est-ce que cette pensée est vraiment vraie ?
- Y a-t-il des preuves concrètes pour soutenir cette croyance ? »
Souvent, vous réaliserez que ces pensées sont exagérées ou infondées.
- Reformulez positivement :
Transformez votre pensée initiale en une formulation positive et encourageante.
Par exemple, si vous devez parler en public pour la première fois, peut-être pensez-vous « Je vais me ridiculiser ». Avec le recadrage cognitif, vous pourriez reformuler cette pensée en : « C’est une occasion fantastique de partager mes idées et de montrer mes compétences. Même si je suis nerveux, je peux transformer cette énergie en dynamisme pour captiver mon audience. »
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4. Pratiquez régulièrement :
Comme toute nouvelle compétence, le recadrage cognitif nécessite de la pratique. Plus vous l’utilisez, plus il devient naturel de transformer vos pensées négatives en opportunités positives. Chaque fois que vous êtes confronté à une situation inconnue, faites l’effort conscient d’appliquer cette technique.
Stratégie #4 : Puisez dans vos précédentes réussites avec l’ancrage positif
L’ancrage positif est une technique également issue de PNL qui vous permet d’associer des émotions positives à des gestes, des objets, ou des souvenirs spécifiques. L’idée est de créer une « ancre » qui vous aide à revivre ces émotions positives chaque fois que vous en avez besoin. C’est un peu comme avoir une télécommande secrète qui vous permet de zapper vers des sensations de confiance, de calme, ou de motivation, même dans les moments de stress.
L’ancrage positif vous aide à recréer ces sensations chaque fois que vous en avez besoin en utilisant un geste, un objet ou même une phrase spécifique que vous associez à un état émotionnel positif.
Comment appliquer l’ancrage positif ?
- Identifiez un souvenir positif : Commencez par vous remémorer un moment où vous avez ressenti une émotion particulièrement positive, comme une grande confiance en vous, une joie intense ou un profond calme. Cela pourrait être un moment où vous avez réussi quelque chose d’important ou une expérience qui vous a rendu très heureux.
- Associez une ancre : Pendant que vous revivez ce souvenir, associez-le à un geste spécifique (comme serrer le poing), à un objet (comme un bracelet que vous portez), ou à une phrase (comme « J’ai ce qu’il faut »). Ce geste, objet, ou phrase devient votre ancre positive.
Exemple :
Supposons que vous avez vécu une présentation réussie où vous avez reçu des éloges. Revivez la sensation de fierté et de confiance que vous avez ressentie à ce moment-là. Et serrez le poing à chaque fois que vous pensez à cette présentation. Plus tard, lorsque vous êtes sur le point de faire face à un nouveau défi, serrez ce même poing et laissez cette sensation de succès et de confiance vous envahir à nouveau.
- Renforcez l’ancre : Répétez cet exercice plusieurs fois pour renforcer l’association entre le souvenir positif et l’ancre. Plus vous associez cette ancre à des émotions positives, plus elle deviendra puissante.
- Utilisez l’ancre en situation : Lorsque vous vous sentez stressé.e ou anxieux.se face à l’inconnu, utilisez votre ancre pour retrouver ces émotions positives. Par exemple, si vous avez associé votre ancre à serrer le poing, faites-le à chaque fois que vous êtes confronté à une situation difficile. Cela vous aidera à retrouver la confiance et la tranquillité que vous avez ressenties à l’origine.
Ayez peur… et passez quand même à l’action
Les grandes réussites ne sont pas le fruit de l’absence de peur, mais de la capacité à avancer malgré elle.
Même si la peur de l’inconnu est omniprésente, il est essentiel de la reconnaître sans se laisser paralyser. La prise de conscience de cette peur est un premier pas crucial. En acceptant que cette émotion fait partie du processus, vous pourrez mieux la gérer.
En résumé, la peur de l’inconnu, c’est un peu comme ce vieux pote qui a toujours un peu peur de l’aventure et préfère rester sur son canapé plutôt que de sortir et de vivre de nouvelles aventures. Mais en rassemblant des informations factuelles, en fractionnant les défis en petites étapes, en changeant votre façon de voir les choses et en vous basant sur vos réussites passées, l’inconnu ne sera plus ce vieux grincheux mais un complice stimulant qui vous fera découvrir le champ des possibles pour créer la vie de vos rêves.
PS : Pour aller plus loin, je vous conseille cette conférence Tedx « The Power of Vulnerability » de Brené Brown dans laquelle Brené explore comment embrasser la vulnérabilité, l’incertitude et la honte peut transformer nos vies et nous aider à surmonter la peur du changement. Sa conférence est l’une des plus vues et influentes sur la gestion de l’incertitude et des émotions liées au changement.
Merci pour cet article plein de bon conseils ! J’aime beaucoup la technique des petits pas, c’est rassurant.
Rassurant et efficace ! A adopter 🙂
Sujet tres d’actualité pour moi! j’ai pu observer face à cette peur comme j’aimais mes petites habitudes et petits conforts.
merci de me faire comprendre que je vais gagner en santé mentale ! et de nous rappeler que si on a peur, il faut y aller quand même !
Je suis ravie que l’article t’ait plu. C’est également un sujet pour moi actuellement. Ces stratégies m’ont vraiment aidée à avancer, j’espère qu’il en sera de même pour toi. Merci pour ton commentaire.
Merci Naomie pour ce très bel article complet et bien tourné. je suis persuadé, qu’il sera bien utile à beaucoup de lecteur. Ta technique des petits pas me fait vraiment penser au fait d’avoir des objectifs SMART ( voir notre bonus gratuit ) ces deux approches sont très similaire et se complètent vraiment 👍🏼. Merci à toi pour tes bons conseils.
Merci pour ton commentaire, je suis ravie qu’il t’ait plu.
Excellent article! J’ai moi-même, comme bcp, expérimenté les craintes de l’échec, la procrastination.. Et cela m’arrive encore. Mais avec une bonne introspection, et en relativisant (car rien n’est éternel), j’arrive tjrs à dépasser mes peurs.
Merci pour ton commentaire. Bravo pour arriver à dépasser tes peurs malgré les moments de doute.